Sèvres : Tout contre

toutcontre

Exposition TOUT CONTRE, la Générale en manufacture

Vernissage le 14 octobre 2007
du 14 octobre 2007 au 14 novembre 2007
Manufacture nationale de Sèvres
Place de la Manufacture, 92310 Sèvres

Du mercredi au samedi,
de 15 h à 19h ou sur RdV : contact@toutcontre.fr
http://toutcontre.fr

De plus en plus, nous allons vers une présentation de l’art actuel à deux vitesses de production. L’une est concentrée sur la visibilité, elle est bicéphale et regroupe tous les endroits prestigieux où l’art dissimule à peine une stratégie de communication ou une économie (fondations, foires, biennales, La force de l’art, etc). L’autre est semblable à une ligne brisée qui avance au coup par coup. Elle a la fragilité et la précarité des entreprises humaines (initiatives de centres d’art, expositions indépendantes, courage de certains galeristes). La vieille distinction entre fonds privés et fonds publics dévolus à l’art s’estompe peu à peu au profit d’un nouveau front : vu / pas vu, célèbre / inconnu, in/out.

Et c’est sur cette frontière que se tient La Générale : squat d’artistes qui a pris naissance dans le quartier de Belleville et qui s’est fait remarquer par la qualité de ses expositions, il se voit aujourd’hui, après la menace imminente d’une expulsion par la mairie, relogé par la DRAC à la manufacture de Sèvres. Ce lieu a tout du singulier : cohabitation avec l’Institut français de céramique, site classé, structure associative, aide de l’Etat. Semi-institution, demi-centre d’art, moitié du statut. Il faut sans cesse faire avec, compter sans, essayer pour, négocier, car :

C’est dans ce contexte que j’ai été invitée à proposer une exposition. Les deux mots, Tout Contre, s’imposèrent très vite. Ils soulignent l’Etat des lieux de La Générale : contre le devenir spectaculaire de l’art mais au plus près de la scène artistique. Ce titre, surtout, ne délivre aucune thématique. Il engage plutôt l’appréhension des œuvres vers leur processus créateur et leurs conditions de production. Tout contre, car « tout près de ». Tout près de la vie : l’artiste et le monde se confondent d’abord dans le flux de l’expérience artistique.
Ce flux se constitue bientôt comme un épiderme vibrant, une enveloppe mêlant ensemble sujet et objet, art et vie, dans la même aspiration, dans le même désir. Et peu à peu au fil de l’achèvement de l’œuvre, ce flux se réifie, s’élève pareille à une muraille qui s’offre comme différenciation, limite du soi et du non-soi, du soi et de l’autre, du soi et de l’ailleurs. Tout Contre pourrait ainsi s’entendre comme la métaphore d’un territoire à la bordure duquel on se tient en suspens.

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10/10/2007