Chaque génération paye les erreurs de la précédente, 1994

Exposition organisée par Hou Hanru 1994, à l'Hôpital Éphémère, Paris

J’ai voulu mettre en œuvre le phénomène de l’histoire, avec ses silences et ses commémorations des déchets et la montée de l’exclusion qui vont de paire dans une société de consommation.
Un jour, je suis tombée sur une photographie d’un petit garçon jouant parmi les ruines de Berlin après la guerre, comme dans le film de Rosselini. En regardant cette image, une réflexion s’est imposée à moi : comment des générations se sont-elles ajoutées à des générations d’êtres humains pour en arriver à l’état actuel de l’humanité, avec ses contradictions et ses menaces qui pèsent aujourd’hui sur elle ? Plutôt que rechercher une soi-disant identité japonaise dans le passé, tourner le dos à son pays, mais affronter les problèmes qui se posent aujourd’hui à l’échelle mondiale ?

J’ai mis des ordures dans des sacs poubelle noirs, sur lesquels j’ai collé cette image d’un garçon qui joue parmi les ruines de Berlin. Puis j’ai ajouté la phrase « Chaque génération paye les erreurs de la précédente », qui est devenue le titre de l’oeuvre.
L’installation se compose donc de sacs poubelle, suspendus au plafond ou posés à terre, d’un grand panneau avec la photo de l’enfant, et d’affiches placées sur tous les murs qui reprennent cette image, et sur lesquelles on peut lire le titre de l’oeuvre en français, allemand et japonais.

Installation : sacs poubelle, photocopies. Dimensions variables

Hou Hanru – Chaque génération paye les erreurs de la précédente