Micro-événement n° 1 /Ato no matsuri/Trop tard

Galerie chez Valentin, Paris, 1995

Pour une exposition d’une soirée, j’ai tout de suite pensé à réaliser un projet qui sorte de la notion habituelle d’exposition laquelle implique une certaine durabilité dans le temps. Une soirée est quelque chose de très limité et d’éphémère. Je voulais faire quelque chose qui soit plus proche de la vie et sorte du domaine “objet d’art”, donc qui remette en question les notions habituelles de temps et d’espace dans l’exposition.Dans ce contexte, l’idée du Micro-événement est née et s’est développée autour de la question de la communication. Nous croyons et nous disons appartenir à telle ou telle communauté, soit artistique, soit culturelle, soit politique, sociale etc., et communiquer à l’intérieur. Pour qu’il y ait communauté, il faut qu’il y ait un langage commun, donc des règles sous-entendues. Le repas (déjeuner, diner) pris en commun joue un rôle très important dans la plupart des communautés, il permet d’instaurer ce qu’on appelle une “convivialité”. Trois jours avant l’ouverture de la soirée, J’ai invité des gens provenant d’un même milieu artistique (des galeristes, des collectionneurs, des artistes, etc.) à manger, à discuter et à boire. Je leur ai préparé de la cuisine de différentes origines (par exemple: couscous, sushi, rôti de porc, rouleaux de printemps, etc.) et à boire (saké, vin, vodka, thé japonais) afin de permettre le mélange des cultures. Pour finalement trop boire, et en venir à se disputer. Créer une catastrophe. J’avais demandé au préalable à une certaine personne de pousser jusqu’au bout le scénario pour créer cette catastrophe. Trois jours après le diner à la galerie, le public est venu à l’ouverture. Il y avait du désordre, le chaos sur la table, au sol, au mur et les images prises au polaroid au cours du diner avaient été présentées avec l’accompagnement d’un texte.