Je suis retournée dans mon pays au moment du tremblement de terre de Kobe, en février 1995. Le but de ce voyage était de retrouver la maison où j’avais habité durant mon enfance. Je suis partie de Paris et suis arrivée à Osaka. Puis j’ai pris le train jusqu’à ce qu’il s’arrête, et ensuite j’ai dû marcher. Pendant mon voyage j’ai pris des photos avec un petit appareil photo instantané que je possède depuis vingt ans. A mon retour à Paris, j’ai ressenti le besoin de photographier les gens et leurs quartiers afin d’obtenir d’autres témoignages des différents pays et des différentes cultures, spécialement à Paris où j’habite actuellement. Photographier mon voyage à Kobe constitue une expérience personnelle, mon objectif n’est ni pédagogique, ni documentaire. Dans l’installation, les images projetées – 160 diapositives en noir et blanc et couleur – sont juxtaposées à des musiques et à des conversations enregistrées dans différentes langues. En les présentant dans l’espace intime et fragile d’une tente, je veux inviter le spectateur à partager non seulement mon expérience personnelle du voyage, mais aussi mon combat intérieur pour établir mon identité. Le spectateur est émergé dans un environnement intime, physique, émotionnel et instable.
Installation : tente et diaporama avec fond sonore