Bruxelles : Micro-événement n° 5

«Dans mes performances, qui s’intitulent Micro-événements, déclare Tsuneko Taniuchi, j’allie le réel, manifesté par ma présence physique et la fiction qui se déroule à partir d’un scénario, d’une mise en scène. Mon travail consiste à affronter de par ma seule présence la réalité de la société, les dysfonctionnements du monde social ou culturel en partant de questions relatives à mon identité de femme, mon statut d’artiste et d’étrangère. Je me pose comme un pur objet de consommation, une marchandise offerte aux gens dans le plus petit détail. Je me laisse vampiriser. C’est très impressionnant car on est d’une certaine manière en danger, moralement et physiquement.»

C’est sans aucun doute l’une des performances les plus stupéfiantes que Tsuneko Taniuchi réitérera sur la scène du théâtre, une performance déjà actée à Bourges à l’occasion de « Transpalette » en 1999 et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris un an plus tard, ce micro-événement de plusieurs heures où l’artiste se laisse enfermer dans un cube transparent pour y incarner face au public neuf personnages caractérisés chacun par un geste simple et un costume différent. Tsuneko Taniuchi est ici à la fois une femme récit, une serveuse, une SDF, une lycéenne et une écolière, une boxeuse et une démonstratrice de couches culotte pour bébé, une Ninja girl et la bimbo de service, Ganguro girl aux semelles compensées et visage ambré par les UV. Elle endosse les oripeaux de ces femmes, acte les gestes de ces neufs caractères, sans romantisme, sans héroïsme, dans un sidérant va-et-vient de stéréotypes frisant le grotesque ou l’excentrique, de gestes émancipateurs, de situations qui toutes caractérisent autant de mécanismes sociétaux.

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30/03/2008